Appel à articles – 2026

Appel à textes pour la revue classée

L’Année de la recherche en sciences de l’éducation 

numéro 2026

Les sciences de la nature et les éducations différenciées
 
Sous la direction de Johann-Günther Egginger & Laurent Gutierrez

L’introduction d’un enseignement obligatoire des sciences dans les programmes de l’école primaire en France est une innovation importante de la loi du 28 mars 1882. En effet, l’article premier de la loi Guizot (28 juin 1833) ne prévoyait que des enseignements de sciences physiques et d’histoire naturelle applicables aux usages de la vie, uniquement pour l’instruction primaire supérieure. Quant à l’article 23 de la loi Falloux (15 mars 1850), il les fait, certes, entrer dans l’enseignement primaire, mais facultativement. La place des sciences naturelles dans les programmes obligatoires de l’école primaire est donc une nouveauté qui n’est pas dépourvue d’enjeux en ce début de IIIe République.

Dénoncée pour son insalubrité et ses conditions d’enseignement spartiates, l’école voit dans le milieu naturel une solution à ces difficultés. Des leçons, en dehors des murs de la classe, sont imaginées pour répondre à cette ambition partagée de voir l’école se rapprocher de la vie. Un « enseignement de la nature par la nature », tel était le maître mot des instituteurs excursionnistes qui voyaient dans les promenades et les découvertes qu’elles permettaient, la possibilité de concevoir un programme scolaire entièrement fondé sur les richesses naturelles.

En cette seconde moitié du XIXe siècle, les projets préconisant l’avènement d’une ère nouvelle, fondée sur une éducation qui le serait tout autant, apparaissent dans les journaux quand ils ne sont pas l’objet d’ouvrages qui rencontrent alors un certain succès d’estime. Cette « éducation nouvelle », dont les contours semblent perméables aux idées avant-gardistes de son temps, trouve un écho dans les milieux aisés. Les écoles nouvelles, fer de lance de cette éducation particulariste d’inspiration anglo-saxonne réservée aux élites sociales, revendiquent l’importance du milieu naturel en s’implantant notamment à la campagne.

Convaincu que l’étude scientifique de l’enfant doit être à l’origine d’une science de l’éducation digne de ce nom, nombreux sont celles et ceux qui adhérent à une « éducation nouvelle » qui entend remédier aux différentes carences et autres handicaps qui nuisent au développement de l’enfant. Cette approche qui accueille de nombreux « médecins éducateurs » (O. Decroly, M. Montessori, etc.) pose les fondements d’une éducation que nous retrouvons aujourd’hui dans les approches éducatives dites « inclusives » en milieu scolaire. À la même époque, des pédagogues français (C. Freinet, R. Cousinet, B. Profit, H. Bouchet, etc.) contribuent également à l’avènement d’une éducation nouvelle fondée sur une pédagogie au plus près des besoins et des intérêts enfantins attirant ainsi l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité de repenser les programmes scolaires dans ce sens.

Ce dossier thématique de l’ARSE vise à interroger les liens entre ces différents courants de l’éducation nouvelle évoqués précédemment et l’enseignement des sciences de la nature : comment ces approches ont pensé un enseignement des sciences qui cherche à observer, décrire, et expliquer la nature ? Ont-elles développé des méthodes particulières en marge des prescriptions scolaires officielles ? Ces méthodes s’appuient-elles sur des objets didactiques singuliers ? Quel(s) statut(s) et quel(s) rôle(s) a-t-on voulu faire jouer aux contenus d’enseignement des sciences de la nature ?

Ce numéro 2026 de l’ARSE, qui fait écho aux deux précédents numéros 2012 et 2014 sur l’éducation nouvelle, a pour objectif d’apporter des éléments de réponse à ces questions et de susciter de nouvelles réflexions sur l’enseignement « non ordinaire » des sciences de la nature à l’école, du XIXe siècles à nos jours, en France comme à l’étranger.

Si votre étude relève d’avantage d’une analyse de pratiques afin de témoigner des tentatives à l’œuvre, il pourra être retenu pour la rubrique praxis éducatives sur le terrain, proposée pour chaque numéro. Cette rubrique peut aussi avoir son autonomie vis-à-vis du thème principal. De même, nous vous rappelons que si votre recherche ne s’inscrit pas dans la problématique du numéro thématique en préparation, vous pouvez tout de même nous proposer un texte pour la rubrique varia également proposée pour chaque numéro.

Bibliographie indicative

Blais, M.-C., Gauchet, M. & Ottavi, D. (2002). Pour une philosophie politique de l’éducation. Six questions d’aujourd’hui. Bayard.

Dasi, P. (2021). Penser et représenter la nature à l’école sous la Troisième République. L’Harmattan.

Egginger, J-G. (2012). L’introduction de l’enseignement des sciences à l’école primaire et ses implications financières dans les écoles normales rénovées de la France septentrionale (1881-1940). In J.-F. Condette (dir.), Le coût des études. Modalités, acteurs et implications sociales XVIe-XXe siècles, (99-113). Presses universitaires de Rennes.

Gutierrez, L. (2006). Les limites de la visibilité pédagogique des premières écoles nouvelles (1889-1932). Les Sciences de l’éducation – Pour l’Ère nouvelle, 4(39), 31-45.

Gutierrez, L. (2011). État de la recherche sur l’histoire du mouvement de l’éducation nouvelle en France. Carrefours de l’éducation, 31, 105-136.

Haenggeli-Jenni, B. (2011). « Savoirs » constitués et programmes scolaires : débats au cœur de la revue Pour l’Ère Nouvelle (1922-1940). Recherches & éducations, 4, 13-25.

Martel, C. & Wagnon, S. (2022). L’école dans et avec la nature. La révolution pédagogique du XXIsiècle. Édition ESF Sciences humaines, collection « Pédagogie ». 156 p.

Morandi, F. (dir.) (2014). Conditions de l’éducation et perspectives pour l’éducation nouvelle II. Année de la recherche en sciences de l’éducation, (2014).

Piaget, J. (1969). Psychologie et pédagogie. La réponse du grand psychologue aux problèmes de l’enseignement. Denoël.

Sallaberry, J.-C. (dir.) (2013). Conditions de l’éducation et perspectives pour l’éducation nouvelle. Année de la recherche en sciences de l’éducation, (2012).

Simonnet, E. (2006). Adaptation didactique de l’enseignement scientifique en Segpa. La nouvelle revue de l’adaptation et de la scolarisation, 1(33), 107-122.

Wagnon, S. (2018). Les pédagogies alternatives en France aujourd’hui : essai de cartographie et de définition. Tréma, 50. https://doi.org/10.4000/trema.4174

Calendrier

  • Mai 2025 : Appel à textes
  • 1er novembre 2025 : Réception des projets d’articles (résumés)
  • 1er décembre 2025 : Réponse aux auteurs et autrices
  • 1er mars 2026 : Livraison des articles version-1
  • 1er avril 2026 : Retour des expertises aux auteurs/autrices
  • Avril-juin 2026 : Navettes entre les auteurs/autrices, les co-directeurs du numéro et les expert·es
  • 1er septembre 2026 : Livraison du dossier à l’éditeur (articles dans leurs versions définitives accompagnés de l’introduction).

Consignes aux auteurs et autrices

Nous attendons pour le 1er novembre 2025 dernier délai un résumé d’une page présentant le projet d’article envisagé, où les auteurs et autrices indiqueront une problématique générale et le(s) questionnement(s) qui en découle(nt). Enfin, une liste des références bibliographiques mobilisées dans le cadre de l’étude entreprise sera également jointe au résumé.

Vous veillerez à y indiquer également :

  • vos noms, prénoms
  • votre institution
  • votre adresse postale professionnelle et une adresse électronique
  • un titre d’article

Les propositions sont à envoyer en fichier attaché (en format. doc ou. docx) à

jgunther.egginger@univ-artois.fr et à laurent.gutierrez@parisnanterre.fr

Si vous souhaitez envoyer un article développé dès cette première échéance, nous le lirons avec la même attention.

Les propositions reçues seront présentées et discutées lors du Symposium 2025 de l’Association Internationale de Recherche Scientifique et praxique en Éducation (AIRSPÉ) qui se tiendra les 28 et 29 novembre 2025 à Paris. Les propositions retenues à l’issue de ce symposium donneront lieu à une proposition d’article qui n’excèdera pas 35.000 signes (espaces compris), attendue pour le 1er mars 2026 dernier délai. Elle sera rédigée en utilisant les normes de présentation de la revue ARSE (voir ci-après) en suivant strictement ses options rédactionnelles spécifiques, notamment en ce qui concerne la bibliographie.

Votre contribution sera soumise à un logiciel anti-plagiat avant le processus d’expertise en double-aveugle, la revue ne publiant que des articles originaux.

En savoir plus :

https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=revue&no=930

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